Chesapeake shores

Fabiola - 06/07/2021

Série télé adaptée des romans de Sherryl Woods, elle a été diffusée à partir d’août 2016 sur la chaîne Hallmark aux USA. En France elle est proposée depuis 2017 par Netflix et diffusée depuis 2019 sur Téva.

Elle reprend la fratrie initiale de Sherryl Woods, composée de trois soeurs : Abby, Bree et Jess O’Brien, et de deux frères : Kevin et Connor. La famille réside dans la pittoresque petite ville côtière de Chesapeake shores, et on retrouve les thèmes classiques de la small town romance : tous les jeunes rêvent de partir de ce trou perdu, mais au bout de quelques années y reviennent après avoir constaté que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et qu’il fait bon vivre au sein d’une communauté chaleureuse.

Abby revient à Chesapeake shores après un appel à l’aide de sa soeur cadette, Jess. Abby est divorcée, elle vit à New York avec ses deux filles, et décide
finalement de rester dans la petite ville pour leur offrir une enfance de rêve comme celle qu’elle a eue, jusqu’au départ de leur mère, Megan. Son retour coïncide avec celui de son amour de jeunesse, Trace Riley, qui a connu un certain succès à Nashville en tant que chanteur et musicien de Country.

Jess est la benjamine, elle a été très marquée par le départ de Megan alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, et c’est un peu la bonne à rien de la famille. Sa dernière lubie a été d’acheter une maison pour en faire un Bed and Breakfast, mais elle n’a pas assez d’argent pour finir les travaux et c’est la raison de son appel à l’aide.

Déparquent ensuite Bree, jeune dramaturge qui a connu un certain succès à Chicago avec sa première pièce de théâtre mais se débat maintenant avec un blocage de l’écrivain et un couple qui bat de l’aile ; sans oublier les frères, Kevin qui est dans l’armée et Connor qui termine ses études de droit. Pour couronner le tout Megan refait surface et tente de recoller les morceaux avec des enfants diversement réceptifs à ses approches.

L’atout de cette série est vraiment le côté famille idéale qui vit au sein d’une communauté de rêve dans une ville de conte de fée. Ca fait du bien d’explorer un endroit où tout est au final tout rose et sucré, même si on frôle parfois l’hyperglycémie. Par contre par rapport à Sweet magnolias (A l’ombre des magnolias en VF) on est au niveau zéro de la diversité : ça lave plus blanc que blanc ! lol

Et je ne suis pas sûre que les fans de la série de Sherryl Woods y trouvent leur compte. Je ne l’ai pas lue mais d’après les résumés, à part l’histoire d’Abby et Trace, toutes les autres romances ont été réécrites. Et même celle-ci ne sera pas épargnée puisqu’elle va prendre fin dans la prochaine saison, la cinquième, qui sera diffusée à partir du 15 août 2021.

Et c’est là qu’on aborde les sujet sensibles… lol Car bien entendu Chesapeake shores n’est pas conçue comme une série de romance mais comme un soap opera : il n’y a jamais de happy end pour l’un ou l’autre couple, au contraire à la fin de toutes les saisons les scénaristes prennent bien soin que chacun soit plus ou moins au bord de la rupture, le bon cliffhanger de derrière les fagots. Et bien entendu à force de jouer aux c… l’acteur Jesse Metcalfe, qui incarne Trace Riley, a annoncé qu’il quittait la série et que l’histoire entre Trace et Abby se conclurait donc au début de la saison 5. Super… J’étais tellement en colère que je ne sais pas si je regarderai la saison 5… bien joué le cliffhanger !

Ce qui m’amène à mon coup de gueule du mois… Happy end ou cliffhanger ???
Ces modifications dans les intrigues et la comparaison avec ce qui a été fait sur la série des Bridgerton, qui prouve qu’on peut terminer une saison sur un happy end et avoir des fans qui trépignent d’impatience en attendant la suivante, m’ont amenée à me poser des questions sur la raison pour laquelle on termine sur un happy end ou un cliffhanger.

Dans le webzine d’octobre 2016 j’avais déjà parlé du Happy end de romance et de sa raison d’être : il offre aux lectrices l’assurance d’une fin heureuse et un sentiment de complétude. Beaucoup disent que c’est même la raison pour laquelle elles lisent de la romance. Quant au cliffhanger, eh bien je connais peu de personnes qui l’apprécient, certaines de ma connaissance en ont même une sainte horreur. Par contre il est censé « accrocher » la lectrice ou la spectatrice et lui donner envie de lire/voir la suite.

Ce qui me rappelle une fameuse controverse lorsque, dans sa série Stéphanie Plum, Janet Evanovich avait terminé un tome sur un énorme cliffhanger. De nombreuses lectrices étaient mécontentes, et une phrase revenait souvent : « elle n’avait pas besoin de ça ». Non, en effet, cette série étant encore aujourd’hui extrêmement populaire aux USA, Janet Evanovich n’avait pas besoin de frustrer ses lectrices d’une fin satisfaisante pour qu’elles aient envie de lire le tome suivant. Parce que toutes s’étaient attachées aux personnages, au ton de la série, aux enquêtes tirées par les cheveux. Elles n’avaient pas besoin d’être « accrochées » comme des truites à grand renfort de cliffhanger.

Donc je voudrais faire passer un message à tous les showrunners et autres auteurs ou éditeurs : si vous voulez fidéliser des lectrices ou spectatrices, faites un bon développement des personnages, créez de bonnes intrigues, mettez du rythme et terminez par un happy end satisfaisant. Nous frustrer avec un cliffhanger à la noix n’est qu’un tour de passe-passe minable en comparaison. Si on ne s’est pas attaché à un personnage, il peut se vider de son sang sur le plancher à la fin de la saison, ce n’est pas ça qui nous incitera à regarder la suivante.

Alors arrêtez de nous prendre pour des truites !!!

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